• Page spéciale 2013
« Compte rendu du dernier concert parisien de LITTLE RICHARD,
le 7 juin 2005 à L'OLYMPIA »
sur ce lien :
http://heartbreakhotelthehellboysnikolaacin.fr.gd/Dernier-concert-parisien-de-LITTLE-RICHARD%2c-le-7-juin-2005-a-L-h-OLYMPIA--d--compte-rendu-.-.htm
• 5 septembre 2013 :
Little Richard annonce qu'il prend sa retraite. Certes méritée, mais il va énormément s'ennuyer ! Un rocker, un chanteur, un artiste, est né pour faire
de la scène jusqu'au bout. C'est sa vie. Quoi qu'il en soit, pour l'occasion, remise en ligne
du compte rendu de son dernier concert parisien,
à l'Olympia, le mardi 7 juin 2005. C'était le “bon soir”,
à l'inverse du 6 juin 2005, d'après les personnes
qui ont assisté aux deux shows.
F. G.
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LITTLE RICHARD
Mardi 7 juin 2005
à L’OLYMPIA (Paris) :
De 20h30 à 21h, le Trio Belleville a joué du jazz manouche. Techniquement très bien, mais sans aucune émotion palpitante ou rock’n’roll.
Puis de 21h20 à 22h55, ce fut le show Little Richard. L’orchestre joue d’abord un instrumental funk carré
(qui servira de musique à la chanson “Gotta Go” vers la fin du show). Ce groupe est super bon : deux saxos noirs, deux batteurs noirs, deux guitaristes, un bassiste noir, un choriste et trompettiste (looké comme Erick Bamy au show “Destination Vegas” de Johnny en 1996, en chapeau de cow-boy classe et costume noir).
Cette formation sonne rock’n’roll funk carré. Avec un son
à la fois comme sur les titres de l’époque fifties Specialty
de Little Richard, et un son live moderne des années 2000.
Cinq bonnes minutes après cette intro, Little Richard arrive. Il porte un costume scintillant, plein de petits points gris, noir et blanc. Sublime ! Il a les cheveux coiffés un peu façon choucroute sixties. Il grimpe sur son piano
et se met debout, les bras en l’air face au public, pour se faire acclamer (ce qu’on fait avec joie).
Ça démarre par “Good Golly Miss Molly”. Du tonnerre !
Puis on aura droit à une vingtaine de chansons dont “Blueberry Hill”, “Old Time Rock And Roll”, “Bama Lama Bama Loo”, “Miss Ann”, “Keep A Knockin”, “Jenny Jenny Jenny”, “Send Me Some Lovin”, “I Got A Woman”, “Lawdy Miss Clawdy”, “I Saw The Light”.
La voix de Little Richard quand il chante est toujours aussi impressionnante, pure et puissante. À un moment,
il imite la voix de Luciano Pavarotti en train de chanter : très marrant !
Contrairement à Jerry Lee Lewis, il ne reste pas pendant tout le show assis devant son piano. En gros, durant la moitié du show, il chante debout allant de gauche à droite de la scène, en marchant tranquille. Pendant l’autre moitié, il chante en jouant du piano. Plusieurs fois, il fait les deux dans un même morceau. Il parle beaucoup entre chaque chanson (trois à cinq minutes).
Il fait son show marrant façon superstar glam déjantée du rock’n’roll, même si parfois il abuse en en faisant trop et en cabotinant trop. Il boit son jus d’orange posé sur son piano. Il dit (en anglais) qu’il ne signera des autographes que sur le poster en vente à l’entrée.
L’air résigné et débonnaire, il dit
« I’m 73 years old, I’m an old man! ». Il demande, de façon ferme et sympathique,
au public de ne pas le prendre en photo (
« Please, put your camera »). Il dit
« Shut up! » régulièrement, comme un gimmick, quand tel spectateur lui dit quelque chose d’incompréhensible et d’inaudible. Puis aussitôt, il déclare au public
« Do you have a good time? » ou
« I’m very happy to be here ».
Il fait monter sur scène une dizaine de personnes noires
et blanches, jeunes ou plus âgées, pour qu’elles dansent pendant qu’il joue “Old Time Rock And Roll” (la version anglophone du “Bon temps du rock’n’roll” de Johnny Hallyday). Il les embrasse toutes, leur dit
« thank you! », les prend dans ses bras.
À un moment, la chanteuse rock’n’roll Claudia Colonna (au premier rang) lui tend en guise de cadeau son foulard en couleur léopard. Il le prend bien volontiers.
Vers la fin du show, il chante “Tutti Frutti” en laissant d’abord son groupe jouer et chanter (sans sons de batterie). Puis ça enchaîne avec les deux batteries et sa voix. Auparavant, il fait répéter aux spectateurs pendant cinq minutes comment l’on doit prononcer
« Wap bambelam (etc) ».
Il fait un medley en chantant des extraits (couplets et/ou refrains) de plusieurs de ses titres. Dont une reprise bâclée et désinvolte de “Hound Dog”— mais les interprétations des autres extraits étaient supers.
Le final, c’est ”We’re Gotta Go” (avec donc la musique qui servait d’intro du show, jouée live bien sûr), “It’s Only Rock And Roll” (des The Rolling Stones) suivi de “Long Tall Sally”. Pour ce dernier morceau, il fait monter sur scène Moustique et tous deux le chanteront en duo. Juste avant le début du morceau, Moustique, tout de blanc vêtu, dit :
« En 1965, j’ai chanté avec Little Richard à l’Olympia, j’aimerais que vous l’applaudissiez ! »
En fait, il s’éclate comme un môme et est beaucoup plus sympa et convivial vis-à-vis du public que le Jerry Lee Lewis vu au Bataclan en octobre 2004.
Ce soir, Little Richard à l’Olympia, c’était un pur show
de rock’n’roll immanquable. Si un jour il repasse à Paris, il faudra aller le revoir (contrairement à Jerry Lee Lewis).
François Guibert
(8 juin 2005)
N.B. : Dans le public, du beau monde avec Érick Bamy (choriste de Johnny de 1973 à 2000), Yves Calvez (des Coronados), Christophe (dans la loge “privée”, en haut
à gauche face à la scène), Moustique (costume blanc, deuxième rang en bas), un musicien des Vinyls, la chanteuse rock’n’roll Claudia Colonna & Marc Daenen (guitariste dans Claudia Colonna & les Guépards),
Tony Truant, Nikola Acin (des Hellboys et journaliste à Rock&folk), Yazid Manou (attaché de presse). Et plein
de journalistes de “Juke Box Magazine” : Jean-William Thoury, Christian Eudeline, Pierre Layani, Christian Nauwelaers (débattant dans les toilettes de la prestation controversée de Chuck Berry à l’Olympia en janvier 2005).
Et, on ne l’a compris vraiment qu’après, il y a Johnny Hallyday (dans la loge “privée”, en haut à droite face à la scène, avec Eddy Mitchell). Car Little Richard
dira sur scène en anglais quelque chose comme
« Johnny Hallyday m’a fait un grand plaisir (« make my day »)
en venant me voir. Quand il m’a vu, il m’a dit : “Wap a beulouwam balambemboum” » Et puis il redira le nom
de Johnny plein de fois pendant le show (tout comme
celui de Moustique).