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 EFFELLO & LES EXTRATERRESTRES, "Troposphère 5" (2016) : chronique

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GUIBERT FRANCOIS
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GUIBERT FRANCOIS


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MessageSujet: EFFELLO & LES EXTRATERRESTRES, "Troposphère 5" (2016) : chronique   EFFELLO & LES EXTRATERRESTRES, "Troposphère 5" (2016) : chronique EmptyDim 24 Mai - 12:51

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Nouvelle page spéciale inédite

« Chronique détaillée de l'album “EFFELLO & CAT chantent l'amour” (2015) »


en ligne sur ce lien :

http://lachanteusemariefrance.fr.gd/Album--g-EFFELLO-et-CAT-chantent-l-h-amour-g---k1-2015-k2---d--chronique-detaillee-.-.htm


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EFFELLO & LES EXTRATERRESTRES, "Troposphère 5" (2016) : chronique 15052311132017899513292456

Chronique du CD

EFFELLO & CAT
“Chantent l’amour” (2015) :


« J’ai mis trente-trois ans avant d’arriver au terme d’un projet qui me tenait vraiment à cœur. J’y ai investi toute mon énergie, mon temps, ainsi que mon argent car c’est une autoproduction. Je l’ai fait avec passion pendant des mois. Le résultat est là. Je le dois bien sûr à Effello, à son talent et à son travail sur cet album. C’est le genre de rencontre qui n’arrive que très rarement dans la vie. Je mesure toute la chance de l’avoir auprès de moi. »


(© Cat, 4 mai 2015, sur sa page Facebook)

« Avec Cat, on a fait un album rien que tous les deux. Je l’aime beaucoup, j’en suis très fier. Vous pouvez le commander si vous aimez le rock, l’amour, les beaux dessins (le livret est top !). Ou si vous avez un tant soit peu de sympathie pour moi. Bisous. »


(© Effello, 4 mai 2015, sur sa page Facebook)

Heureuse surprise : le CD “Effello & Cat chantent l’amour”, est une éclatante réussite en matière de pop dynamique d’aujourd’hui. Les arrangements sont rock’n’roll (des guitares partout, quasiment à chaque instant) mais l’esprit fièrement pop. Cet album est aussi excitant, créatif et abouti qu’un disque du label belge Freaksville Record (1).

Tels des Superbus ou Niagara du système D, Effello et Cat créent des chansons solidement construites, cohérentes. Et qui accrochent l’oreille illico : “Je chante faux (des trucs qui sont vrais)”, “C’est férié”, “Si tu pars”, “Bien trop loin”, “Dans mon lit”, etc.

Ces quinze morceaux sont dotés d’un son rutilant. Professionnel dans sa débrouillardise du quotidien artistique, le tandem les a enregistrés de septembre à décembre 2014 à Pantin. Franck Bellu (sOnic sTudio à Fleury-les-Aubrais) les a mixés, Sox (Musicodrome à Périgueux) les a masterisés.

Mais l’impulsion générale provient d’Effello. Il sait comment ses disques doivent sonner, en l’occurrence celui-ci et “Le meilleur album du monde” (paru en janvier 2015) d’Effello & les Extraterrestres (son groupe).

Résultat : une prod’ percutante, pleine de guitares électriques savoureuses à écouter, acérées et mélodiques. Toutes jouées par Effello qui est aussi à la batterie, Cat étant à la basse.

Cat est une jeune femme tendance alterno parisienne mais au look soigné, et qui a le sens de l’esthétisme, du visuel. Elle a d’ailleurs conçu l’intégralité du livret. Et dessiné toutes les illustrations multicolores qui y figurent. On y voit Effello (en t-shirt blanc et patalon noir, quelles que soient les situations fictives) et Cat conduisant une rame de métro. Sur la grande roue dans le ciel d’un parc d’attraction. Dormant dans un lit superposé, dans une salle de cinéma, etc. Il y a même un clin d’œil à Johnny Hallyday, nom du lapin blanc d’Effello (ce n’est pas une blague).

À travers ses textes, tous en français, denses et digestes, Cat se livre totalement. Elle dévoile les moults tourments, joies, peines, doutes, bonheurs qu’elle a connu et connaît dans sa vie. Avec des mots simples, de tous les jours, elle décrit ses sentiments. “Depuis toi”, seul morceau lent du CD, qui n’est pas pour autant un slow, en est un bon exemple.

Cat sait qu’elle n’est pas une “vraie” chanteuse, au sens professionnel du terme. On ne lui demande d’ailleurs pas d’être une interprète à la technique vocale parfaite et lisse.

L’important, c’est de faire passer des sensations, des vibrations à travers les paroles et la façon de les chanter. Dans cette optique-là, on entend clairement sa personnalité. Et elle chante très bien, comme il faut, ces morceaux qu’elle a créés avec Effello.

En fait, Cat chante avec exactement les mêmes atouts vocaux que de nombreuses vedettes féminines françaises du Top 50 des années dorées 1986/1989 : Lio, Luna Parker, etc. Ou les demoiselles yé-yé des années 1960, comme Gillian Hills.

Effello, lui, est avant tout guitariste (et batteur). Mais on entend sa voix, d’ailleurs pas assez mixée en avant, le temps de quelques couplets sur “Toute la différence” ou encore “Bien trop loin”. Ainsi que dans les chœurs des refrains. Et sur l’intégralité de “Tant pis si j’me fais des films” et “L’attraction”.

Au milieu de “Dans mon lit”, Effello se lance volontairement dans un (court) solo hard rock façon “tapping” (c’est-à-dire un max’ de notes par seconde) à la Joe Satriani. On devine qu’il s’agit d’un gros clin d’œil à la scène “Johnny B. Goode” jouée par le personnage Marty McFly (Michael J. Fox) dans le film “Retour vers le futur” (1985).

Le reste du temps, sur tout le disque, ses guitares sentent bon les influences pub rock, surf music, rock roll sixties. Les guitaristes des Wampas (Tony Truant mais sans la culture blues de ce dernier, ainsi que Philippe Almosnino) sont deux de ses références marquantes.

Quelques chouettes sons de glockenspiel, un genre de xylophone, tintinnabulent ici et là (“Toute la différence”, “Même si”). Ils prolongent ainsi l’aspect pop du disque.

“Même si” est un morceau hélas caché (situé à 6’40” de la plage 14) alors qu’il mérite de figurer en ouverture du CD. Ce hit poppy a toutes ses chances pour être multidiffusé sur les ondes FM orientées rock d’ici, voire au-delà.

A l’origine, une première version masculine de “Même si”, chantée par Effello, figure sur “Le meilleur album du monde” des Extraterrestres. Là, Cat en a remanié le texte et gommé les lourdeurs (exit les sordides histoires de boyaux). Elle l’a féminisé afin d’être pleinement à son aise pour l’interpréter comme il lui sied. Le résultat est impeccable.

“Je chante faux (des trucs qui sont vrais)” est aussi un tube radiophonique potentiel. Son refrain est euphorique : « Toi et moi, en anglais, en français / Du rock, du r’n’b, même de la variété / Je chante faux des trucs qui sont vrais / Et c’est précisément pour ça que ça me plaît / (…) Car mon amour est pur même si ma voix l’est pas (…) »

La version figurant sur l’album est meilleure que celle qui accompagne en audio le vidéoclip mis en ligne durant l'été 2014. Le duo a réenregistré ce titre afin qu'il pulse vraiment et ait une production digne de ce nom. Du coup, dans le clip, ça sonne quasiment comme une maquette.

Ces quinze chansons, assemblées les unes aux autres, forment une sorte de journal intime. De nombreuses filles, et par ricochet les garçons, y retrouveront des situations qui leur sont familières. “Effello & Cat chantent l’amour” est comme une sorte de recueil de pop songs françaises rocky, évidentes et bien tournées.

François Guibert
(24 mai 2015)

(1) : label ayant à son catalogue Benjamin Schoos (Miam Monster Miam), Marie France, Phantom, Les Fantômes, Jacques Duvall, Mademoiselle Nineteen, Loved Drones, Sabino Orsini, Lio, Android 80, Marc Morgan, etc.


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Dernière édition par GUIBERT FRANCOIS le Jeu 9 Mar - 0:36, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: EFFELLO & LES EXTRATERRESTRES, "Troposphère 5" (2016) : chronique   EFFELLO & LES EXTRATERRESTRES, "Troposphère 5" (2016) : chronique EmptyJeu 9 Mar - 0:28

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Nouvelle page spéciale

« Chronique détaillée de l'album “Troposphère 5” (2016)
d'EFFELLO & LES EXTRATERRESTRES »


sur ce lien (à copier-coller) :
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EFFELLO & LES EXTRATERRESTRES, "Troposphère 5" (2016) : chronique 17030812092622355014903480
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EFFELLO & LES EXTRATERRESTRES

Chronique de l’album “Troposphère 5” (2016) :


Dans leur style “youpi punk” (comprendre : « du rock’n’roll dynamique et chouettos »), Effello & les Extraterrestres réalisent avec “Troposphère 5” un genre de chef-d’œuvre.

C’est-à-dire un disque auquel les fans de rock en français et spécialistes se réfèreront plus tard régulièrement. Y compris si, dans quelques années, Effello faisait des chansons moins réussies ou dotées d’une inspiration défaillante.

Il y a ici la fulgurance, la fougue de la jeunesse de la musique électrique française telle qu’on l’entend dans bon nombre de nos disques favoris. Effello propose de vraies chansons, des compositions fluides et pimpantes.

Et il n’y a rien de punk (au sens “punkachien”) dans ce disque : tant mieux. C’est du rock’n’roll pur jus. Avec plein de guitares vaillantes, qui savent où elles vont et pourquoi elles envoient tel solo à tel moment.

Effello a bien assimilé ses influences pour trouver son propre style à partir de l’album “Effello & Cat chantent l’amour” (2015).

Sa référence numéro 1 depuis 2003 et le DVD “Never Trust A Live” : Les Wampas. Un groupe qu’il a officiellement intégré en janvier 2016. Il remplace Philippe Almosnino à la six-cordes électrique. Ce dernier est parti accompagner Johnny Hallyday (le Graal de toute une vie de guitariste connaissant la vraie culture du rock’n’roll français) sur le “Rester vivant Tour”.

Almosnino est l’une des inspirations principales d’Effello concernant son jeu de guitare. Sans atteindre le niveau de son maître, Eff’ propose des sonorités dans ce même style : frondeuses, nettes, acérées.

Effello a même assisté au fantastique concert de Philippe Dauga (Bijou) le 22 avril 2016 à Paris. Ce soir-là, il était le plus jeune spectateur de cette brillante méthode Assimil live de quatre-vingts minutes de nombreux morceaux créés par le quatuor Dauga Palmer Dynamite Thoury.

Toutes très bien écrites par Effello, les paroles des treize chansons de “Troposphère 5” sont rafraîchissantes. Il y a dedans plein de vannes, de références qu’on ne se lasse pas de se répéter mentalement à chaque écoute. Avec plusieurs clins d’œil que repéreront les anciens habitués du quasi défunt forum internet des Wampas. Sans que ça relève pour autant de la “private joke”. Ou que cela nuise à la compréhension des textes pour les non-initiés.

Très drôle, sans pitié, cruelle, hyper réaliste, frankmargerinesque, touchante : telle est la chanson “Jeune et beau”. Effello dresse un touchant portrait des groupes français de quadras, quinquas, sexas qui se reforment au vingt-et-unième siècle. Il le fait avec empathie, bienveillance et compréhension.

Dans “Lalala”, Effello rigole d’une manière très pertinente des groupes et chanteurs qui font de la musique par opportunisme mais sans forcément arriver à leurs fins. Dans la même veine textuelle : “Les mains dans les poches”. C’est le portrait d’un fainéant qui se croit un cador de la musique et qui compte sur son producteur pour faire le boulot à sa place.
 
Sans se fiche de leur figure, Effello rend un superbe hommage aux JH (les fans de Johnny Hallyday) via “De mal à personne”. Vérité absolue : « Et quand il ne s’ra plus d’ce monde / Tous ceux qui s’sont foutus d’sa gueule / Se mettront à l’aimer. »

Sur ce disque, il y a quelques furtives mentions au chanteur-créateur du chef-d’œuvre éternel “Johnny, reviens ! Les rocks les plus terribles”. Par exemple, les mots « Solitude à deux » (titre d’un album de très grosse variété série B de 1978 produit par Eddie Vartan) à travers “Johnston” (qui mentionne aussi Jean-Luc Le Ténia).
 
“SK8” est la seule chanson proche du rock américain de jeunes des années 1990 (Green Day, etc.). De par son thème (le skate, un sport de casse-cous) et son tempo trépidant, limite néo-metal.
 
Dans “Le punk”, il égratigne les postures parisiano-banlieusardes alternos faussement anarchistes (« Il aimerait écouter Johnny sans avoir à s’en cacher / Savoir c’qui est punk ou pas / Ça lui semble pas important / Il en a marre d’ce débat maintenant qu’il a 35 ans »). Il fait ressortir les paradoxes existant entre le discours frimeur des prétendus rebelles et leurs actes.

Effello regarde droit devant et n’a aucune nostalgie pour l’instant, à son âge (27 ans). C’est ce qu’il déclare dans “Jamais d’come back”.

“Amour & rock” est une déclaration d’amour pour la vie au rock et au roll, au rythme et au blues. Le tout agrémenté de sympathiques chœurs wap wap wap dou wap dans les deux premiers couplets.

Via “Héros”, il transcende un traumatisme intime qu’il a vécu. ll salue tout ce que son père a pu lui apporter pour que lui-même puisse se construire dans la vie.

“Troposphère 5” est une réussite. Un disque aussi excitant que, par exemple, l’album live “Rester vivant Tour” de Johnny Hallyday, paru au même moment (à quelques jours près). On y retrouve les mêmes vibrations soniques d’un rock’n’roll qui vit et s’éclate, aux arrangements aboutis et délimités de manière précise. Pour que cela percute direct et à chaque écoute l’auditeur.

François Guibert

(8 mars 2017)


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