JACQUES DUVALL & PHANTOM + MARIE FRANCE
24/09/2007 La Flèche d’Or :
Deuxième concert dans la Ville Lumière de l’unique reine du rock’n’roll MARIE FRANCE (chez elle à Paris) pour JACQUES DUVALL en tant que chanteur (et showman), après l’inoubliable live déjanté de deux heures au Klub le 20 décembre dernier. Cette fois, c’était à la Flèche d’Or. Quarante minutes de rock’n’roots aux guitares garage punky blues et aux textes duvallesques. « Bonsoir, nous sommes les Phantom ! » a déclaré Duvall en guise d’ouverture avant d’embrayer avec le guitariste Benjamin Schoos alias Miam Monster Miam (l’âme dingo du label Freaksville), le bassiste et le guitariste sur “Y DOIT Y AVOIR UN TRUC”. Sur cette chanson, tout comme plus tard sur “BLOODY MARY”, il hausse sa voix pour se transformer (auditivement) en “loup-garou psychopathe tout dans la retenue” par rapport à la version studio. Ce qui fait qu’il capte tout de suite l’attention des spectateurs.
« Je vois qu’il y a plein de jolies filles dans la salle… Cette chanson ne leur est pas dédiée » dit-il à propos de “C’EST TOI”, slow surf caverneux au texte désespéré narrant un amour déçu.
« Vous aimez la country ? (pas trop de réponse, NDFG) Ne répondez pas tous à la fois », a sourit docteur Jacques (Lio au premier rang a répondu : « Ouiiiiiii !!! »). Jacques a alors chanté, accompagné par la guitare acoustique de Miam Monster Miam, l’une de ses chansons les plus émouvantes, “HISTOIRE BELGE”, sur le temps qui passe, l’échéance de la mort qui nous guette tous, avec un texte à l’écriture pudique et soignée.
« Voici une chanson pour les enfants », a-t-il dit pour présenter “JOHN CLOUDE”, son ôde entre respect, amusement et admiration pour Jean-Claude Van Damme. Les fins de refrains et de couplets sont jouées différemment de la verison studio par le guitariste et le batteur : de façon saccadée, un tempo martial, collant à l’esprit du texte et sans doute à un film (que je n’ai pas vu, mais le titre est explicite) comme “LEGIONNAIRE” avec ledit Jean-Claude.
Dédié à « Jacques, Nicolas et Cécilia » (il a ajouté : « Nous, en Belgique, ça fait cent plus de cent jours qu’on n’a pas de gouvernement, alors que vous en France, vous en avez un peu trop »), il a ensuite chanté le titre Docteur Folamour spécial ambiance “vive le nucléaire-I’m the King of the world” : “J’AI FAIT SAUTER LE MONDE”.
Mon moment préféré, ça a bien sûr été le grand retour scénique de MARIE FRANCE, six mois après son concert à la Reine Blanche. « Nous avons une invitée que vous connaissez tous : MARIE FRANCE ! » Elle a chanté un inédit, “LES NANAS”. Le texte est du pur Duvall, cinglant, drôle, faisant du ping-pong verbal d’un vers à l’autre. Le refrain fait : « Les nanas, les nanas, je n’a n’a, je n’a je n’a… Je n’apprécie pas ! » Habillée en tenue de ville tout en étant classe, simple, sexy, attirant tous les regards, MARIE FRANCE a pris des poses rock’n’roll, se déhanchant, prenant vocalement différentes intonations, notamment un peu aiguës, comme quand elle chante “CHÉRI CE S’RA MOI” ou “YOURI” sur disque. Une prestation intense et explosive de cinq minutes.
On ne peut pas faire et voir plus rock’n’roll sur scène (avec Johnny) que MARIE FRANCE. C’est tellement évident qu’elle a le charisme, l’énergie, le coffre vocal et l’attitude scénique d’une rock’n’roll star ultime. La musique, c’est un rock percutant et aiguisé, avec des guitares solos et rythmiques rockab’ Shadows Elvis. Marie a terminé en disant : « C’était une chanson extraite de mon prochain album qui sortira chez Freaksville Records en mai 2008… Ou avant si les Français ne sont pas trop frileux. » On peut supposer, vu le talent et la créativité de Duvall (textes) et Schoos (musiques), en écoutant juste ce titre majeur que cet album sera artistiquement une très grande réussite, aussi puissant que son disque chef-d’œuvre “39 DE FIEVRE” (l’autre album aux musiques rock’n’roll de Marie).
Il a terminé par le sublime et prenant “JE TE HAIS”, la version française subversive et “inversée” de l’ignoble slow rital “TI AMO”, adaptée par Duvall pour lui-même il y a vingt-cinq ans.
Dans le public, il y avait Jean-William Thoury, Christian Eudeline, Lio, Benjamin Husson (manager de Lio), Alain Chamfort, le guitariste Yan Péchin.