GUIBERT FRANCOIS Admin
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| Sujet: PHANTOM feat. JACQUES DUVALL & invités 20/02/2008 CWB à Paris : compte-rendu Lun 14 Juil - 12:31 | |
| PHANTOM & JACQUES DUVALL + MARIE FRANCE + ALAIN CHAMFORT + CHARLINE ROSE + ÉLISA POINT + MIAM MONSTER MIAM (“FREAKSVILLE RECORDS PARTY”) 20/02/2008 Centre Wallonie Bruxelles à Paris :
Le chanteur-guitariste BENJAMIN SCHOOS — alias MIAM MONSTER MIAM, également Monsieur Loyal de Freaksville Records — a ouvert le feu par quatre chansons blues rock à l’univers de science-fiction de série B (ou Z, au choix) : “LAST NINJA”, “SALIGOTTE SALLY” (« c’est de la poésie belge »), “DRAGON FLY MAN” et “PLUTANUS 91”. Les textes sont bargeots et assez hilarants. Mon passage préféré, ça a été : « Sur Plutanus nonante-et-un, les gens ont des têtes de Star Academyciens / Ils s’appellent tous Mario, Michal ou Georges-Alain / Et moi, je me sens bien au milieu de tous ces mannequins »
Le trompettiste (qui jouera aussi du clavier pendant tout le concert plus un solo d’harmonica) PHILIPPE LAURENT a interprété en lead avec son instrument un “TROMPETTE BLUES” à l’ambiance très “LETKISS” sixties, avec BENJI SCHOOS qui dit régulièrement, comme un gimmick, les mots « Trompette blues ! ».
Le disque “HANTISES” (paru en 2006) de PHANTOM featuring JACQUES DUVALL est top super méga bien (enregistrement, réalisation, chanson, voix, guitares). Mais en live, ça sonne de façon encore plus dingue, plus libérée. Sur scène, JACQUES DUVALL devient — vocalement — une sorte de loup-garou psychopathe (positif), un aliéné qu’on aurait libéré de sa camisole de force le temps du concert. Il prend une sorte de “grosse voix” (mais de façon bien, prenante, attractive et pas ridicule). Il se déhanche en bougeant le torse de droite à gauche ou d’avant en arrière (et vice-versa), en ne bougeant quasiment pas les pieds, tout en regardant fixement le public.
Il a démarré par “Y DOIT Y AVOIR UN TRUC”. Aux trois-quarts de la chanson, il improvise ou plutôt déclame quelques vers qui ne figurent sur la version studio avant d’enchaîner sur le final “IL DOIT Y AVOIR UN TRUC, C’EST PAS POSSIBLE !” (la “séquence” où il se retrouve en cellule et cherche à s’échapper).
Après leur éclatant premier concert parisien (deux heures Freaksville Party 20 décembre 2006 au Klub) puis leur deuxième (24 septembre 2007 à la Flèche d’Or pour un set d’une quarantaine de minutes) et plusieurs autres en Belgique, on sent le groupe encore plus rôdé, à l’aise.
BENJAMIN SCHOOS a un son de guitare du tonnerre, entre bluesy punchy, riffs de guitare inspiré des fifties et mâtinés d’un alliage sonore puissant (1). À l’un des deux claviers, il y avait le fameux ANDROID 80s en tenue de ville (“normale”, donc). Contrairement au Klub le 20/12/2006, était venu sans son œil géant sur la tête. Je n’avais pas aimé au Klub les deux instrumentaux minimalistes débilos bof qu’il avait joué sur son clavier, en ne faisant rien d’autre que d’appuyer sur un bouton de temps à autre. Mais là, hier, comme il était présent tout au long du show, on a pu se rendre compte des arrangements sonores supplémentaires qu’il amène au trio PHANTOM de base (BENJI SCHOOS à la guitare, PASCAL SCHYNS à la basse, GEOFFROY DEGAND à la batterie).
« C’est incroyable le nombre de jolies filles qu’il y a à Paris. Cette chanson est dédicacée à aucune d’entre elles », a dit DUVALL en intro du slow surf caverneux au texte dépressif “C’EST TOI”. À la fin, il rajoute là aussi quelques phrases : « C’est toi, tu le sais, petite salope, c’est toi et personne d’autre… »
« Comme on est dans un centre culturel, vous savez tous que “BLOODY MARY”, ça vient de Mary Tudor. Mais ce n’est pas une chanson historique, plutôt une chanson hystérique. » C’est ainsi qu’il a présenté la chanson “BLOODY MARY”, son ode métaphorienne sur l’alcool et les femmes.
« En France, vous aimez bien les histoires belges. En voici une qui n’est pas spécialement drôle, même si ce n’est pas encore le moment de sortir vos mouchoirs… » Et JACQUES DUVALL chante alors la chanson la plus émouvante du CD “HANTISES”, aux paroles tristes et pudiques, qui évoquent le temps qui passe : « Ma vie est une histoire belge / (…) Ça va faire 55 berges bientôt que je m’la raconte / Ça fait long au bout du compte / (…) On approche du terminus / J’n’ai toujours pas saisi l’astuce »
“J’AI FAIT SAUTER LE MONDE” est présenté ici dans un un duo guitare/voix. BENJAMIN SCHOOS prend des poses de guitar hero rockab’ façon Nikola “The Hellboys” Acin et balance des riffs concis. JACQUES DUVALL se tord un peu dans tous les sens, hurlant « C’était aussi facile à fond que d’appuyer sur un bouton » ou « Par jeu, comme un mauvais garçon, j’ai déclenché une explosion ! ».
« Voici une chanson sur l’un de nos compatriotes. Auparavant, je tiens à préciser : “Fuck le second degré !” » Et c’est donc “JOHN CLOUDE”, le titre où DUVALL fait part de sa vision sur le petit Belge Jean-Claude Vandamme s’en allant conquérir Hollywood à la simple force de ses muscles, de son sourire carnassier et de son envie de devenir une « movie star ». Comme lors des deux précédents concerts à Paris, à l’endroit précis quand il dit : « À côté d’moi, Schwary c’est “Ma nuit chez Maud” », il y a quelques fous rires discrets qu’on entend, signe que mister Jacques a visé juste.
CHARLINE ROSE est ensuite apparue sur scène pour reprendre en duo avec DUVALL le titre “JE TE HAIS” (version francisée par ce dernier du slow italien “Ti Amo”, et dont les paroles DUVALLiennes sont l’exact contraire de la version originelle). Un tandem émouvant, joli à voir et à entendre. Un bon mais trop court aperçu de ce que peut donner et transmettre CHARLINE ROSE sur scène, en attendant de la revoir sur scène lorsqu’elle donnera un concert à Paris sous son nom.
“NUL NE SAIT CE QUI NOUS ATTEND” est un texte rempli de phrases interrogatives parlant de choses concrètes, qui sentent le vécu (« Seras-tu jalouse de mes amis sur MySpace ? », « Me laisseras-tu entrer dans les coulisses du Bataclan ? », etc. — je cite de mémoire, donc de façon approximative), chanté en duo avec ÉLISA POINT. Elle s’est trompé à un moment dans les paroles (mais c’était pas grave, et de toute façon on était, le groupe comme le public, quasiment entre amis ou entre personnes de même affinité).
Jacques a alors dit sur un ton bon esprit en pleine chanson : « Ah non là, c’est moi qui devait te dire cette phrase mais il y a un petit refrain avant à faire. C’est de l’improvisation » Et ça a donné un duo marrant et sympa avec un refrain facilement mémorisable (et dont le texte, sous des dehors bonhommes et concrets, est presque une sorte d’angoisse métaphysique sur le futur — je dis ça sans rigoler).
DUVALL et PHANTOM laissent alors la place à ALAIN CHAMFORT. « Bonsoir ! Je suis ici d’abord parce que Jacques DUVALL m’a invité. Et puis aussi parce que la Belgique m’a souvent accueilli pour enregistrer des disques avec Jacques et ses musiciens. Je vais vous chanter deux chansons dont les textes ont été écrits par Jacques. J’ai choisi parmi celles où je suis capable de m’accompagner tout seul », a-t-il dit avec facétie. Il a ainsi interprété, assis tout en jouant du piano/orgue, en version acoustico-unplugged, “L’ENNEMI DANS LA GLACE” et “CLARA VEUT LA LUNE”.
Comme à chaque fois qu’elle apparaît sur scène, le passage de MARIE FRANCE sur les planches du CWB a été mon moment préféré du concert. Avec un look ultra rock’n’roll ravageur en robe orange et des cheveux coiffées en choucroute comme les stars des années 60, elle a mis le feu au public en chantant cinq titres extraits du tout nouvel album “PHANTOM featuring MARIE FRANCE”.
“MARIE-FRANÇOISE SE SUICIDE” est, par rapport à la version originale reggae pop 1977, transformé en une ballade acoustique, tendance “39 De Fièvre”/“Fever”, avec claquement de doigts et sur fond balais de caisse claire. Et surtout, ce titre a désormais un nouveau texte écrit en 2007 par DUVALL.
Elle a chanté deux rocks des plus terribles : “LES NANAS” et “CRACHER MA BILE”. Plus deux ballades, l’une mélancolique aux guitares à la Velvet Underground (quand ils font des chansons joyeuses, pas quand ils se la jouent névrosés) avec “BLEU”, l’autre plus country western (“MÉNAGE À TROIS”). Un show électrique et incendiaire de vingt minutes torrides et démentielles de rock’n’roll blues, menées de main de maîtresse par the best rock’n’roll woman. « J’espère à très bientôt pour un concert à Paris avec mes amis de Phantom ! », a-t-elle dit avant de quitter la scène.
Anecdote : à un moment, MARIE FRANCE a déplacé le pupitre sur lequel il y avait les paroles des chansons de Jacques DUVALL. Une minute après, toutes les feuilles sont tombées par terre. Et donc quand DUVALL est revenu sur scène, il a pris un air faussement dépité et a dit de façon très marrante : « Oooh, mon beau prompteur que m’a prêté Johnny Hallyday ! Marie France l’a foutu en l’air… »
Le maestro DUVALL et l’équipée PHANTOM sont revenus sur scène pour interpréter “TA MAIN” dans une version electro techno belge pop totalement différente (et rallongée) de celle du CD. « On va terminer avec un titre qui s’appelle “BLUES AUTOMATIQUE”, a annoncé BENJAMIN SCHOOS. Ça s’appelle comme ça parce qu’il y a juste un accord à la con, et que les paroles, c’est “blues automatique” » Du fond de la scène, MARIE FRANCE (en tenue de ville, en jean), CHARLINE ROSE, ÉLISA POINT sont revenus pour danser et improviser quelques choeurs sur ce titre au tempo carré.
Dans le public, il y avait notamment Jean-William Thoury, le guitariste Yan Péchin, Bambi, Frank Margerin, Caroline Loeb, Simone Tassimot, Benjamin “Zoomrang” (manager de Lio), Gilles Verlant.
J’ai pu acheter en avant-première hier soir l’album tant attendu “PHANTOM feat. MARIE FRANCE” (qui sort en Belgique en mars et, normalement, en import dans les Fnac en France bientôt). Benjamin Schoos m’a dit : « T’es le premier à acheter le disque ! » (sinon, j’étais bien sûr aussi au premier rang à ce concert immanquable).
(1) : Ça ne sonne pas du tout — et heureusement — comme les affreux solos psychédéliques sursaturés pop music de Jimi Hendrix, Led Zeppelin & co ou du très très médiocre et démonstratif Mathieu “M” Chédid, le pire guitariste du rock français actuel.
Dernière édition par GUIBERT FRANCOIS le Ven 25 Juil - 16:38, édité 3 fois | |
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| Sujet: Re: PHANTOM feat. JACQUES DUVALL & invités 20/02/2008 CWB à Paris : compte-rendu Lun 14 Juil - 18:24 | |
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