|
| BIJOU SVP (“Le Bijou de Gainsbourg”) 30/03/2011 Paris : compte rendu | |
| | Auteur | Message |
---|
GUIBERT FRANCOIS Admin
Messages : 1032 Date d'inscription : 12/07/2008 Age : 51 Localisation : “Chez Moi À Paris”
| Sujet: BIJOU SVP (“Le Bijou de Gainsbourg”) 30/03/2011 Paris : compte rendu Ven 22 Avr - 23:14 | |
|
Ci-dessus : de gauche à droite, Christophe Jardon (guitare, chant), Philippe Dauga (basse, chant) et David Misiti (batterie).
© D.R. (2011)
Compte rendu détaillé
(+ vidéos, photos, flyers, visuels)
du concert
"LE BIJOU DE GAINSBOURG" donné par BIJOU SVP (PHILIPPE DAUGA)
en avant-première le 30 mars 2011 au CAFE DES BEAUX-ARTS (Paris)
sur ce lien : http://lachanteusemariefrance.fr.gd/BIJOU-SVP--k1-PHILIPPE-DAUGA-k2--presente-en-avant_premiere--g-LE-BIJOU-DE-GAINSBOURG-g--le-30-mars-2011-au-CAFE-DES-BEAUX_ARTS--k1-Paris-k2--.-.htm
BIJOU SVP (PHILIPPE DAUGA) présente “LE BIJOU DE GAINSBOURG”
Mercredi 30 mars 2011 au CAFÉ DES BEAUX-ARTS (Paris) :
De 20h45 à 21h45, avec deux nouveaux acolytes — Christophe Jardon (guitare, chant) et David Misiti (batterie) — depuis début janvier 2011, Philippe Dauga présente ce soir le tout nouveau spectacle de Bijou SVP, quasi entièrement consacré et dédié à Serge Gainsbourg.
À l’inverse de nombreux opportunistes (1) de la variété française et des candidats de la télé-réalité qui reprennent du Gainsbourg pour tenter de se forger une “crédibilité”, Philippe Dauga fait partie de ceux qui ont une vraie légitimité à rejouer les œuvres de l’Homme aux Repetto.
En 1978, Philippe Dauga, Vincent Palmer, Dynamite Yan, Jean-William Thoury ont collaboré avec Serge Gainsbourg : en studio (“Les papillons noirs”, “Betty Jane Rose”, les instrumentaux “Jolie laide” et “Tapage nocturne”) comme sur sur scène (Théâtre Mogador et Palais des Sports à Paris, Bourse du Travail à Lyon).
Puis en 1993, sur son méconnu mais excellent et aérodynamique album pop’n’roll “Pile ou face”, Dauga interprétait une euphorisante chanson-salutation au Gainsbarre, “Tant de regrets”. Un titre écrit et composé par Philippe (lire paroles ci-dessous, NDLR).
Ce soir, le lieu — un café de Saint-Germain-des-Prés, à quelques pas de la rue de Verneuil où habitait le Serge, en face de la Seine — est chaleureux mais beaucoup trop petit et guère adapté aux concerts. Néanmoins, une fois que chaque spectateur s’est trouvé une place, assis ou debout, c’est parti pour de bon. C’est aussi un bon moyen d’assister à un concert de façon très conviviale : parqués dans un rayon de trois mètres carrés, les musiciens sont à cinquante centimètres des spectateurs situés devant ou à côté d’eux, à hauteur d’homme.
Le set démarre par “Rock de France”, une composition de Dauga-Llaberia-Ballier (la formation Bijou SVP 2004/2010), extraite du dernier CD “Autopsy” (2009). Le texte salue deux personnages qui ont fait flashé dans les années 1960 et 1970 Palmer, Dauga, Thoury et Dynamite : Serge Gainsbourg et Jacques Dutronc. « (...) Blond chatain et cheveux noirs / Nous, on joue “Les papillons noirs” / D’un mec qui s’appelle Gainsbarre / Tout comme lui, on est en costard (...) »
Première reprise de Gainsbourg : “Harley Davidson”. Dauga avait déjà participé à une version pop’n’roll absolument terrible lors du spectacle “Générations rock’n’roll” diffusé en clair sur Canal + en juin 1989. Lio et Helena Noguerra, lookées en amazones urbaines et sexy, chevauchaient une Harley à l’arrêt pendant ces trois minutes.
Les Deux Soeurs interprétaient de façon parfaite, attractive, à l’unisson, ce texte sublime créé par Brigitte Bardot. A la guitare : Stéphane Sirkis, play-boy en costume rouge. Et à la basse : Dauga. Tous arboraient des lunettes noires. Et c’était trois minutes flashantes, dans le look, le son french pop éternel et l’attitude. Une prestation télévisuelle indélébile (2), comme le “Show Bardot” a marqué au fer rouge les esprits des jeunes des années 1960.
De cette version poppy d’enfer, Dauga en a gardé l’esprit, ainsi que entre les couplets et les refrains le gimmick super top « hey ! hey ! Harley Davidson ! » pour la relecture 2011 par le new Bijou SVP. Il y a beaucoup plus de guitares mais c’est le même flash deux décennies plus tard qui resurgit.
Philippe, Christophe et David ne jouent ensemble que depuis quelques mois, mais ils sonnent d’ores et déjà de façon compacte et énergique. Le guitariste se débrouille très bien, tout en ayant un son différent de celui, mythique, ultime et inatteignable par aucun autre guitariste sur Terre, de Vincent Palmer. Le jeu du batteur est solide, appuyé, carré. Dauga s’éclate comme un enfant à chanter du rock’n’roll, à jouer de la basse. « Ça me rappelle ma jeunesse ! », déclare-t-il d’ailleurs régulièrement et spontanément lors des concerts de Bijou SVP.
“La chanson de Prévert”, à l’origine très française années 1950 d’avant l’arrivée du rock’n’roll en France, se mute en solide rude rock’n’reggae avec Philippe Dauga au chant : « Oh je voudrais tant que tu te souviennes / Cette chanson était la tienne (etc.) »
En présentant chacun des titres qu’ils jouent, Dauga resitue la saga Bijou & Gainsbourg et raconte quelques anecdotes.
Face B du premier 45 tours solo collector “Si un autre te plaît” (1982) de Philippe, “J’en ai autant pour toi”, écrit par Gainsbourg et Dauga, est réapparu en 1993 sur l’album “Pile ou face” de ce dernier dans une pétaradante version (featuring Gordon Russell à la six-cordes électrique). Il la rejoue pour la première fois sur scène depuis dix-sept années. Et ça le fait toujours autant, avec son refrain pêchu. Au passage, petite constatation à propos des modes qui s’en vont et reviennent : dans les années 1990, la référence au groupe australien de hard rock blues AC/DC (« tu aimes AC/DC et si je ne l’ai pas ici, j’peux pas tout savoir / Mais si tu veux m’avoir / J’en ai autant pour toi ») faisait hors sujet, datée. Ce qui n’est plus trop le cas en 2011, qu'on le veuille ou non, avec le retour du hard rock (même s’il y a de grosses influences blues dans l’AC/DC Sound).
La version de “Bonnie & Clyde” est puissante, prenante, avec un gros son (tout comme les autres titres d’ailleurs). De la lancinante ambiance de cordes imaginée par Gainsbourg et son arrangeur, Bijou SVP en a tiré sa propre version avec basse funk’n’roll et guitare rocky. Christophe chante les couplets, secondé par Philippe sur les refrains. Ils l’interprètent de manière OK et convaincante.
Enorme affaire avec “Betty Jane Rose”, titre jamais joué par Bijou SVP durant toute la décennie 2000. Là, vu la circonstance (show Gainsbourg), impossible pour Dauga de faire l’impasse sur ce fulgurant morceau (d'ailleurs, la version du 33 tours “En public” de 1979 est plus puissante que l'original studio). C’est reparti comme en 1978, Dauga fait plaisir à tout le monde en rejouant ce standard écrit en cadeau pour Bijou par le Docteur Jekyll & Mister Hyde de la chanson française. « Dans les parkings en sous-sol sol mineur / Tout le monde veut l’adorer ré ré la la mineur(e) / Betty Jane Rose cherche sa dose de drague majeure »
Dans la même veine, Bijou SVP balance “Relax Baby Be Cool”, similaire à la version live figurant sur la longbox 4 CDs “Jamais domptés” (parue en 2000 chez Universal) et enregistré au Palais des Sports en 1978 avec Gainsbarre au chant.
Haute tension encore et toujours avec “Les papillons noirs”. Cette chanson était l’un des nombreux moments forts des concerts 2004/2010 de Bijou SVP. La version live est plus rageuse que la délicate, atmosphérique et chef-d’oeuvresque adaptation studio 1978 de Bijou featuring Gainsbourg. Le chant de Dauga et Christophe est moins susurré et plus clamé. Le son de batterie et celui de la guitare sont beaucoup plus présents, tout le long du morceau. Avec toujours la géniale basse, implacable, de Copain Dauga. Et le refrain qui fait battre le coeur : « Les papillons noirs ! Les papillons noirs ! (...) Un papillon noir ! Un papillon noir ! »
Dauga présente ses acolytes lors de ce rappel, en précisant : « Ce ne sont pas des “accompagnateurs”, on forme un vrai groupe. » Et demandant au public de manière sympacool daugaesque : « On a commencé à répéter il y a un peu plus de deux mois. Et je crois que ça le fait bien, non ? »
La “Troisième Guerre mondiale” (musique de Dauga, texte de Thoury), en provenance du 33 tours de pop précieuse “Pas dormir” (1979) sous influence The Sparks, est ici présentée en version rock’n’roll pêchue. Comme l’explique en intro Dauga et avec ses propres mots, le texte est une métaphore de l’impression que l’on ressent les lendemains de nuits légèrement alcoolisées. Et Philippe dit, en tant que camarade l’ayant parfois accompagné dans ces périples nocturnes, que, quelquefois, Serge se réveillait un peu dans cet état de fracassement total : « Oh mais qu’est-ce que j’ai fait / Cette nuit la bombe / Je me souviens plus de mon nom / (...) Car dans mon crâne, la Troisième Guerre mondiale résonne encore / Oh oui, je l’ai dans la peau / Je ne sais plus pourquoi ni comment / Ni même où et quand, vraiment (...) »
Enfin, le trio reprend “La Marseillaise (Aux armes etc.)” pas du tout en reggae mollasson mais en rock’n’roll énergique.
« Bon, ben, c’est la fin du set. On vous souhaite de passer une bonne soirée. » Puis un spectateur, un peu imbibé mais néanmoins tranquille, demande à Dauga de refaire “La chanson de Prévert”. La main sur son coeur de rock’n’roller du Juvisy Sound, il s’exécute en compagnie de Christophe et David.
Incontournable, c’est l’heure du mégatube vivifiant, intemporel et éternel “Rock à la radio” (« surtout qu’aujourd’hui, on n’en entend quasiment plus », note Dauga).
« Cette fois, c’est vraiment la fin. Là, je vais vous faire un morceau qui va me permettre de pouvoir partir, dit Dauga avec bonhomie et amusement. Je vous remercie tous, je suis très content d’avoir joué dans ce superbe lieu, un peu exigu mais très sympa, très chaleureux. Passez une bonne soirée, et on se quitte avec une chanson de circonstance : “Je suis venu te dire que je m’en vais”. »
Avec une ambiance musicale différente de l'original, plus r’n’r, en formule basse/batterie/guitare, Dauga chante d’une émouvante façon ces vers : « Je suis venu te dire que je m’en vais / Et tes larmes n’y pourront rien changer / Comme dit si bien Verlaine au vent mauvais (etc.) » En son for intérieur, Dauga doit les adresser à son maestro Gainsbarre.
Jean-William Thoury, le chanteur-guitariste Alain Chennevière et l’animateur télévisuel Patrice Laffont ont assisté à cet hommage vivant et non officiel au maître Gainsbarre, bonne franquette option répétée et travaillée, zéro naphtaline.
Photographe mythique et officiel de Johnny Hallyday (de la fin des années 1960 à 1995) et du Gainsbarre (entre nombreux autres), Tony Frank a pris plusieurs clichés (dont un mis en ligne sur cette page) avant et pendant le set du Bijou : la classe.
François Guibert (22 avril 2011)
(1) : par exemple, la quasi-totalité des invités de l'émission “Champs-Elysées”, le 19 février 2011 sur France 2, consacrée à l’auteur de “Initials B.B”.
(2) : avec aussi les clips de Lio réalisés en 1986 et 1987 par Costa Kekeminis pour les tubes de l’album “Pop Model” et le film de 52 minutes “Lio nous fait une scène – Olympia 1987”.
Bijou SVP sera en concert le 21 juin 2011 au CAFE DES BEAUX-ARTS (7 quai de Malaquais) à Paris 6e.
© Tony Frank (30 mars 2011) | |
| | | GUIBERT FRANCOIS Admin
Messages : 1032 Date d'inscription : 12/07/2008 Age : 51 Localisation : “Chez Moi À Paris”
| | | | GUIBERT FRANCOIS Admin
Messages : 1032 Date d'inscription : 12/07/2008 Age : 51 Localisation : “Chez Moi À Paris”
| Sujet: Re: BIJOU SVP (“Le Bijou de Gainsbourg”) 30/03/2011 Paris : compte rendu Ven 26 Aoû - 23:03 | |
| | |
| | | GUIBERT FRANCOIS Admin
Messages : 1032 Date d'inscription : 12/07/2008 Age : 51 Localisation : “Chez Moi À Paris”
| | | | GUIBERT FRANCOIS Admin
Messages : 1032 Date d'inscription : 12/07/2008 Age : 51 Localisation : “Chez Moi À Paris”
| Sujet: Re: BIJOU SVP (“Le Bijou de Gainsbourg”) 30/03/2011 Paris : compte rendu Lun 2 Avr - 14:02 | |
| | |
| | | GUIBERT FRANCOIS Admin
Messages : 1032 Date d'inscription : 12/07/2008 Age : 51 Localisation : “Chez Moi À Paris”
| Sujet: Re: BIJOU SVP (“Le Bijou de Gainsbourg”) 30/03/2011 Paris : compte rendu Sam 7 Avr - 13:15 | |
| | |
| | | GUIBERT FRANCOIS Admin
Messages : 1032 Date d'inscription : 12/07/2008 Age : 51 Localisation : “Chez Moi À Paris”
| Sujet: Re: BIJOU SVP (“Le Bijou de Gainsbourg”) 30/03/2011 Paris : compte rendu Lun 4 Juin - 23:35 | |
| | |
| | | GUIBERT FRANCOIS Admin
Messages : 1032 Date d'inscription : 12/07/2008 Age : 51 Localisation : “Chez Moi À Paris”
| | | | GUIBERT FRANCOIS Admin
Messages : 1032 Date d'inscription : 12/07/2008 Age : 51 Localisation : “Chez Moi À Paris”
| Sujet: Re: BIJOU SVP (“Le Bijou de Gainsbourg”) 30/03/2011 Paris : compte rendu Jeu 30 Aoû - 18:17 | |
| | |
| | | GUIBERT FRANCOIS Admin
Messages : 1032 Date d'inscription : 12/07/2008 Age : 51 Localisation : “Chez Moi À Paris”
| Sujet: Re: BIJOU SVP (“Le Bijou de Gainsbourg”) 30/03/2011 Paris : compte rendu Jeu 20 Déc - 18:53 | |
|
Nouvelle page spéciale
« Compte rendu détaillé du concert de PHILIPPE DAUGA (BIJOU SVP) & ALAIN CHENNEVIÈRE & Friends (ENZO IANNUZZI, FRANCK BALLIER, TONY GRIECO
le 8 novembre 2012 à la VELVET GALERIE »
en ligne sur ce lien (à copier-coller) : http://lachanteusemariefrance.fr.gd/PHILIPPE-DAUGA--k1-BIJOU-SVP-k2--et-ALAIN-CHENNEVIERE-and-Friends-le-8-novembre-2012-a-la-VELVET-GALERIE--k1-Paris-k2---d--compte-rendu-.-.htm
• Ci-dessous lors des répétitions :
•••••••••••••••••••••••••••
PHILIPPE DAUGA (BIJOU SVP)
& ALAIN CHENNEVIÈRE
& Friends
(FRANCK BALLIER,
ENZO IANNUZZI,
TONY GRIECO)
Jeudi 8 novembre 2012
à la Velvet Galerie (Paris 6e)
lors du vernissage de l’exposition photo
“ABOUT ROCK MUSIC” de TONY FRANK :
De 19h55 à 20h55, Philippe Dauga et ses amis délivrent
ce soir un concert géant — au niveau musical, humain et artistique — et super chaud de pur rock’n’roll. Le lieu
est exigu (trente mètres carrés ?) mais, du coup, très chaleureux car bondé de personnes 100 % intéressées
par les photos de Tony Frank et la musique électrique. Pas de m'as-tu-vu et de “je suis là pour me montrer”.
« Bonsoir ! Bravo et merci d’être venu, s’élance Dauga.
Ça doit faire plaisir à Tony Frank qui est quand même la vedette de la soirée. » À la caisse claire : Franck Ballier, « tambour majeur » (© Dauga), qui a joué dans Bijou SVP de 2004 à 2010 et vient prêter main forte à son pote Philippe.
À la guitare : Enzo Iannuzzi. « Ce guitariste de 17 ans
trois quart vient d’arriver à mes côtés depuis un mois,
on a répété trois fois mais vous allez voir que ça le fait.
Je tiens à remercier beaucoup de monde que je connais ici, dont mon ami Philippe Fromentin avec qui on a fait cette expo. C’est un grand mec. Il a fait ce qu’il fallait pour Tony.
Je salue aussi celui qui est, je dirais, le plus ancien
— je n’ose pas dire l’âge parce que ce n’est pas la peine. Mais en tout cas, Hugues Aufray est là ! Ça me fait chaud au cœur, on a été bercé par beaucoup de ses chansons dans ma jeunesse. Jean-William Thoury a dû faire quelque interview de vous, Hugues ? (« Non, jamais », dit JWT). Jamais ? C'est un journaliste de Rock & Folk, Juke Box Magazine, j’en passe et des meilleurs. Ben écoute, ça se fera sûrement. En tout cas, bravo Hugues pour la carrière exemplaire. Car à un moment, il me semble que pendant une grosse période, plus ne le prenait à la télé (sourire). En tout cas, il n’a pas lâché le morceau.
On va commencer par un morceau de Bijou, écrit en 1976 par Jean-William Thoury qui est là devant moi. Il a été le parolier, le manager de Bijou et a représenté encore beaucoup plus que cela. »
Ça démarre donc avec le trépidant “Troisième guerre mondiale”. « Une basse, une batterie, une guitare » (comme le dit la chanson “Rock de France” de Bijou SVP 2009) et ça cognera sec’n’roll comme cela pendant tout le concert. Tous les morceaux seront joués de façon brillante, avec une méga patate.
Le son massif de basse de Copain Dauga dès qu’il tapote sa basse, c’est dément. C’est tout le contraire des slaps
de basse (le top de la ringardise). C’est un son… à la Dauga ! Quelque chose d’implacable, de totalement
“1 2 3 4 carré” en diable (et ce soir, il ne cassera aucune corde). Tous les morceaux seront brillamment joués, de manière rafraîchissante.
« 1976, toujours, on faisait des choses un peu hors normes, on traitait de thèmes inhabituels pour l’époque : voici
“C’est un animal”, un texte écrit par Jean-William et qui parle de la prostitution. Hommage à Thoury ! » Et hop,
rock intense medium à la Ronnie Bird et qui repose
sur la basse nerveuse du Dauga.
« Le texte du prochain titre, “Les rockers de droite”,
a été écrit par Didier Wampas. Ça m’étonne pas de lui
mais j’en fais mon affaire (sourire rieur). » De sa voix claire et enthousiaste, Dauga chante ce speed rock frankmargerinesque, secondé par ses amis. Il s’éclate
tel un teenager aux “Rock’n’roll Friday” 2005/2008
du Gibus et du Tryptique.
« La chanson suivante, je la dédie à celui qui, ici, est sans doute son plus gros fan : Hugues Aufray. Il s’agit d’un morceau de Bob Dylan interprété en français par le groupe Fairport Convention dont le titre original est, Jean-William va nous le dire (— « “If You Gotta Go, Go Now” », souffle JWT), voilà ! Et on l’avait reprise avec Bijou : “Si tu dois partir” ! » Passée à travers le francophile filtre de Bijou, cette folk baba pop music song devient un rock électrisé
à la française
Dauga pointe du doigt l’anthologique photo (apposée au mur et sous verre) de Bijou entourant Serge Gainsbourg, tous en costards de scène, prise en 1979 dans les coulisses de Mogador : « Sur cette photo, moi je suis à gauche, il y a quelqu’un qui a beaucoup compté : Serge Gainsbourg. Avec Bijou, on a repris un titre de lui qui s’appelle “Les papillons noirs”. »
Franck, Enzo et Philippe livrent une fantastique version bon esprit desdits “Papillons noirs”. Quelle joie d’assister à l’interprétation live, à un mètre des protagonistes, de ce classique de la chanson devenu classique du rock et roll d’ici par celui qui (avec Dynamite Yan et Vincent Palmer) a fait redécouvrir ce morceau à la France électrique. Vers la fin du morceau, les spectateurs chantent à plein cœur les mots « Un papillon noir ! Un papillon noir ! Un papillon noir ! ».
« Toutes ces photos autour, ça me fait tout drôle. Car ce sont des groupes, des artistes qui ont été très importants pour moi. Ça a été en quelque sorte mon compagnonnage, vous voyez ce que je veux dire ? Surtout les Who, les Stones. » Le power trio aux bonnes vibrations positives envoie le “Rock à la radio”, « même si on n’en entend plus beaucoup actuellement (de rock à la radio, ND FG) ».
« Ah oui ! Maintenant un instrumental, me dit Enzo, pour reposer ma voix afin de récupérer un peu : “Les cavaliers du ciel”. » Sur cette version des “Cavaliers du ciel”, le son de guitare est moins brouillon, plus agréabe, que celui entendu sur ce même titre les 30 mars et 21 juin 2011 lors de la prestation de Bijou SVP au Café des Beaux-Arts.
« Un dernier morceau (« Oooh », © le public), non mais parce que après, on a des invités. Voici “La fille du père Noël” ! » Comme à chaque fois sur cette reprise, c’est le running gag assuré : Dauga s’emmêle dans les paroles, prenant deux vers du deuxième couplet pour les mettre dans le premier, etc. (c’est aussi le cas sur “Si tu dois partir”). Et ça l’effectue toujours autant parce que c’est involontaire, spontané, chanté avec cœur et de toute sa wild soul’n’roll voice (comme chaque titre qu’il interprète).
« Maintenant, j’accueille, vous les avez reconnus, on n’a pas besoin de les présenter, non ? Ah, il est comme moi, Alain, il n’aime pas trop ça, les présentations. Voici Alain Chennevière au chant, et Tony Grieco à la guitare. »
Alain Chennevière est sans aucun doute l’artiste français le plus à l’aise lorsqu’il s’agit de reprendre des standards en anglais des années 1950/1960 avec une diction, un accent et un feeling irréprochables (1). Rock’n’roll, rhythm’n’blues, doo-wop ou gospel, cet homme sait tout faire.
Donc, là, hop, simple formalité et pourtant totale éclate de sa part (avec plein de gestuelles des mains et tout) comme pour le public, il chante “No Particular Place To Go” de Chuck Berry. De façon bien mieux, d’ailleurs, que lorsque Eddy Mitchell chante “À crédit et en stéréo”.
« On va calmer le jeu », dit Alain, tandis que Tony entame le riff aiguisé de “Little Sister”, un titre très légèrement plus lent (à peine) que les deux hits du Chuck lors de ce set mais tout aussi électrique. Franck et Tony assurent à fond. Mention spéciale pour le break batterie/guitare avant chaque refrain.
« Encore un petit Chuck ? On joue pas souvent des titres de Chuck, ces jours-ci. Autour de nous, il y a des supers photos de Tony Frank. Parmi celles-ci, si je devais partir avec l’une d’entre elles sans que ça se sache, hé hé, ça serait celle-là, la première à l’entrée » : Alain désigne une photo format horizontal de Chuck Berry sur scène à l’Olympia en 1966. Il embraye sur un furieux “Sweet Little Rock’n’Roller”, se délestant de son blouson de cuir noir, empoignant le micro de nouveau. Les “doomdoomdoomdoom” de la basse vibrent à toute allure.
« La prochaine, je vais la dédier à Christian, présent ce soir, car elle a été écrite et chantée par quelqu’un qu’il a bien connu. » Résonne alors une intro ressemblant à… bon sang, mais c’est bien sûr : “Brand New Cadillac”. Sur ce titre, Alain adopte volontairement, clin d’œil aux initiés (il n’y a que ça ce soir dans la salle), une gestuelle à la Vince Taylor : déhanché, bras croisé au-dessus de la tête pendant trois secondes le temps d’un solo de Tony, etc.
Sur les mots « Com’on baby! », avec son bras, il adresse un salut à Laura Mayne, présente dans l'assistance. Et sur le vers final répété quatre ou cinq fois, il improvise une diction syncopée robotique limite Kraftwerk rockab’ : « She ain’t never comin’ ba’ ba’ bac’ bac’ bac’ back! »
Sur l’un de ces quatre titres, notre adepte de la précision spontanée du jeu de scène donnera aussi un petit et soigné coup de pied dans le pied de micro, comme Johnny Hallyday. Dauga (basse uniquement, pas de chœurs), Franck et Tony délivrent un écrin improvisé et nickel chrome pour le chant perfect, volant dans les airs, d’Alain.
Alain s’éclipse pour laisser Dauga, Tony et Franck s’approprier de façon cinglante “Peter Gunn”, dans un son aigu percutant proche de la version de “Last Night” par Pura Vida 1977 (alias Bijou), sur la compilation “Les plus grands succès du punk”.
Enfin, sous les yeux d’un Frank Margerin aux anges car ultra méga fan des groupes français des années 1960, le trio reprend “Il revient” (“Say Mama” de Gene Vincent en version française et masculine). « Wohouwohouwo wohouwohouwo Houwohouwo ! »
Juste après, Copain Dauga discute bien volontiers avec les uns et les autres : Valli, etc. Posant en photo avec deux admirateurs, il leur dit à propos de ce concert :
« Belle leçon de jeunesse (franc sourire) ! On lâche pas
le morceau. On va revenir jouer à Paris. »
François Guibert
(19 décembre 2012)
N.B. : Également présents dans le public, Vic Laurens
(Vic Laurens !) des Vautours, Long Chris (Long Chris !! — le plus grand parolier de Jean-Phi’ Smet, après Manou Roblin des “Rocks les plus terribles”), Mac Telliam
(ingénieur du son Bijou 1977/1982 et du spectacle
“Mon BB” de Marie France en 2009), Marc Loy,
Pierre Mikaïloff, Domnique Tarlé, Patrice Gaulupeau (réalisateur de “Hallyday par Johnny”, documentaire
de cinq heures diffusé sur Canal Plus en 2000, et caméraman attitré de Johnny dans les années 1990),
Rémi Bouet (président de “Limited access”, le fan club officiel de Hallyday).
(1) : D'ailleurs, anecdote, estomaqué par l’aisance
vocale de son ami Chennevière, Niki Demiller,
alors qu’ils étaient en plein duo (“Une décision”)
lors d’un concert des Stevensons à l’Angora
au printemps 2012 avait sorti spontanément,
entre deux vers, un « Il est trop fort ! » admiratif.
| |
| | | Contenu sponsorisé
| Sujet: Re: BIJOU SVP (“Le Bijou de Gainsbourg”) 30/03/2011 Paris : compte rendu | |
| |
| | | | BIJOU SVP (“Le Bijou de Gainsbourg”) 30/03/2011 Paris : compte rendu | |
|
Sujets similaires | |
|
| Permission de ce forum: | Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
| |
| |
| |