GUIBERT FRANCOIS Admin
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| Sujet: LES SATELLITES SAISON 2, le 27/06/2019 La Maroquinerie (Paris) : compte rendu Lun 8 Juil - 21:32 | |
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« Compte rendu du premier concert de LES SATELLITES SAISON 2,
le 27 juin 2019 à La Maroquinerie (Paris) »
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LES SATELLITES SAISON 2, premier concert
le jeudi 27 juin 2019 de 21h à 22h30 à La Maroquinerie (75020) :
Brillant retour en scène pour Polo (chant, guitare), Jeff Cahours de Virgile (alias « Jeff de Bruges », trombone) et leurs trois nouveaux acolytes. Un concert remuant, coloré, euphorisant et enthousiasmant. Qui ne sent pas la nostalgie triste et mortifère.
Celles et ceux qui ont assisté aux concerts des Satellites originels peuvent aller voir sans crainte la Saison 2 en live. Ils ne seront pas déçus.
La présence sonore du trombone de Jeff est fondamentale. Il injecte, dans cette nouvelle formule, l’indispensable aspect cuivré du rock rhythm’n’blues des Satellites 1987/1994.
On ressent aussi ces vibrations sixties de soul musique à la française à travers le clavier-orgue saccadé et guilleret d’Alban Legoff, dit « le prince d’Albanie ». Il a d’ailleurs plus le son de Camille Bazbaz (qui joue sur l’album “Pied orange” et a tourné avec le groupe en 1994) que celui de Guillaume. Cet ex-Babylon Fighters, dit « le chirurgien », qui joue sur l’album “4” et a tourné avec les Sat’ de janvier 1991 à 1993.
Anne-Gaëlle Huot, dite « Gaya la Rouge », n’a nullement l’intention de piquer la place de Sabina, la choriste originelle. Elle ne cherche pas à copier la gouaille alterno et l’exubérance dingotte de cette dernière. Gaya assure à la basse et fait des chœurs d’une voix discrète, à sa façon, avec sa personnalité propre.
François « Kid Comba » Combarieu, à la batterie, reprend fidèlement les tempos joués par Roro, son prédécesseur il y a trente ans.
Le groupe est très bon, plein de joie, d’expérience et de fraîcheur. C’est cohérent que ces cinq musiciens jouent ensemble. L’alchimie est là, évidente.
Dix-neuf chansons sont interprétées : quatre du 33 tours “Du grouve et des souris” (1987), trois de “Riches et célèbres” (1989), six de “Pied orange” (1990), six de “4” (1993, leur meilleur disque, avec “Du grouve…”).
Quatre titres ne méritent pas que le couvert soit remis pour eux. Ils peuvent être remplacés par d’autres, autrement plus convaincants. Exemples : “Il est temps”, “J’aime”, “Les voisins du dessus”, “Les éléphants d’Inde”, “Satellite”.
Ainsi, les Sat’ s’égarent quand ils jouent le blues progressif “Pieds orange” solaire et ramollo. Il est, en prime, doté d’une interminable intro baba cool pop music.
Incompréhensible que Polo persiste, depuis 1993, à mettre en avant dans son répertoire ce “Voyage au long cours”, rébarbatif swing jazzy manouche acoustique. Les Saison 2 en ont même fait un vidéoclip, tourné en mai dernier, du côté du bassin de La Villette et de Pantin.
Ce titre est pourtant tout le contraire de ce qui fait la force et l’attractivité des Sat’, à savoir du rock rhythm’n’blues pétaradant et dynamique, à la française. Il fera fuir ceux qui hésiteraient — à tort — à aller voir les nouveaux Sat’ live. Et il n’attirera pas pour autant un large auditoire.
La vidéo 2019 des “Grandes familles” est, par contre, totalement dans l’esprit dynamique et électrique du groupe. C’est ce clip qui donne envie de (re)découvrir les Sat’ seconde mouture en concert (et d’acheter sa place).
“Minie Moog”, gentiment reggae FM, coolement dansant, a été un minitube radiophonique en 1991. Elle est sans doute la chanson la plus “populaire” du groupe, car la plus douce, auprès d’un large public. Elle suscite toujours l’adhésion des spectateurs, la preuve ce soir à la Maroqu’. Ce n’est pourtant pas ce que Les Sat’ ont fait de mieux, ni ce qui symbolise leur style musical de prédilection.
Enfin, “Ce matin” est une très mauvaise chanson, et ce depuis sa parution en décembre 1990 sur l’album “Pied orange”. La chute du texte est vulgaire, et la fin instrumentale bordélique et trop rapide. Cette version live est toutefois meilleure que l’originale studio. Sauf, encore et toujours, la speederie finale portenawak, durant deux à trois minutes.
Les quinze autres chansons, présentées dans des versions rafraîchies et aussi solides que les originaux, sont topissimes en diable.
Dès “Riches & célèbres”, en introduction, tout fonctionne, la magie est là. En plus, ce titre n’a jamais figuré dans leurs set lists de janvier 1991 à leur split, en 1994. Prem’s fois, donc, qu’on la découvre en scène, après tant d’écoutes sur disque. Jeff rejoue exactement, à la sonorité près, le solo de trombone. Et Polo la chante même mieux, de façon plus ronde.
Incroyable, et tant mieux, qu’ils jouent le super rock “Ma femme est dans l’espace”. Sur ce titre, comme pour “Les langoustes” et “Renards”, ils retrouvent le son clair et percutant de production (très bonne) du premier album. Celui-ci a été réalisé par Patrick Woindrich, Jean-Yves Prieur (Kid Bravo) et Jean-Michel Pijeaud.
“Les situations claires” live ce soir ont la puissance et le son de l’enregistrement 1990 pour Squatt, sous-label de chez Sony, plus carré que l’original 1989 figurant sur la première édition (CD et 33 tours) chez Bondage. Polo scande-chante ce titre énergiquement, façon Nino Ferrer 60s. Entre chaque vers, Jeff fait des merveilles avec son trombone : cette chanson, à l’assise rythmique solide, est blindée de cuivres.
Du point de vue musical, sans qu’ils en aient eu conscience à l’époque, il y a chez Les Sat’ (y compris dans la Saison 2) un côté Blackburds. Il s’agit du groupe de Johnny Hallyday 1966/1969, jouant sur les albums “La génération perdue”, “Johnny 67”, “Jeune homme” et “Rivière… ouvre ton lit”. L’ambiance rhythm’n’blues gauloise, inspirée par Stax, avec textes en français, grosses guitares rocky, plein de cuivres, d’orgue, et un chanteur-shouter survolté.
Ce côté Blackburds, c’est aussi le cas pour “Le nez à la place de la bouche”, où l’orgue est très présent (dont un superbe solo), “Les Américains”. Ou encore le terrible’n’sensass’ “Les petites voitures”. Dans la construction de sa formidable nouvelle version 2019, il y a une géniale ambiance à la “Dégage” chantée par Johnny.
Jeff de Bruges travaillera d’ailleurs, en tant que directeur artistique et/ou exécutif, pour Johnny Hallyday, de 2007 à 2017 au sein de la Warner Musique.
Judicieuse idée : l’album “4” ayant été peu exploité lors de sa sortie, puisque le groupe se séparera douze mois plus tard, il est mis ce soir largement en avant (“Les idées faciles d’accès”, etc.). C’est le meilleur disque des Satellites, avec “Du grouve et des souris”. L’album “Pied orange” est, lui, catastrophique et fort peu inspiré, hormis “Ma grand-mère”, “Le nez à la place de la bouche” et “Rice Cooker”.
“Maman est une héroïne” est un rock d’enfer. Il est ici débarrassé du gros solo de guitare 70s pop music qui tache et figurant sur la version studio. À noter la référence à Renaud (“Jojo le démago” « y traîne les casinos / De Nice à Monaco(caïne) »), via la phrase « Elle fait les casinos / De Nice à Monaco ».
“Un attentat” met en scène un genre d’Édouard Balladur (alors Premier ministre) aux prises avec des événements terroristes dans la capitale. Depuis sa parution en 1993, il y a eu Saint-Michel, Port-Royal (1995), « Je suis Charlie » et le 13-novembre. Ce qui fait que cette chanson, se révèle “visionnaire”.
“Muzor” est un très bon funk qui pulse et tourne façon Malka Family version 1992, relatant ce que Polo vivait alors en tant que jeune papa. Cela entre deux concerts en régions avec Jeff, Pierre-Pascal “Poulpe” Houdebine (trompette), Arnaud “Arnold” Damelincourt (guitare lead), Laurent “Roro” Lupidi (batterie), Sabine “Sabina” Savian (chant, chœurs), Jean-Michel “Monsieur Miel” Lejoux (basse) et Guillaume Metenier (orgue).
Le concert se clôture par une sympathique relecture acoustique et bonne franquette de “Rice Cooker”. Mais elle n’égale pas du tout ce qu’ils en faisaient live, passé à la moulinette électrique, en 1992. Celle-ci était quasiment la même que l’“edit radio” figurant sur le (rare) maxi CD “Rice Cooker”.
Les Saison 2 peuvent sortir un nouvel album de chansons originales des Satellites. Ils en ont la créativité, la patate, l’enthousiasme et l’énergie. Tant qu’il y aura tout cela, la nouvelle bande à Polo a aussi le potentiel pour tourner et donner des concerts durant plusieurs années.
François Guibert (7 juillet 2019)
N.B. : concert organisé par Furax, tourneur des Saison 2. Cette société fêtant ses 20 ans ce 27 juin est dirigée par Poulpe, ex-trompettiste des Satellites. Elle s’est occupée des concerts de La Femme au Trianon (2013), à l‘Olympia (2016) et au Zénith (2017), entre autres.
Set list :
• “Riches et célèbres” • “Les grandes familles” • “Ma femme est dans l’espace” • Mégamix ’19 “Les langoustes” & “Renards” • “Les situations claires” • “Le nez à la place de la bouche” • “Pieds orange” • “Les Américains” • “Maman est une héroïne” • “Un attentat” • “Minie Moog” • “Muzor” • “Ma grand-mère” • “Ce matin”
Rappel : • “Voyage au long cours” • “Les petites voitures” • “Les idées faciles d’accès”
2e rappel : • “Rice Cooker”.
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