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 BENJAMIN SCHOOS & LES LOVED DRONES ("The Tangible Effect Of Love") 28/03/2014 MAROQUINERIE (Paris) : compte rendu

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GUIBERT FRANCOIS
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Nouvelle page spéciale

« Compte rendu du concert “The Tangible Effect Of Love”

de BENJAMIN SCHOOS & LES LOVED DRONES

le 28 mars 2014 à LA MAROQUINERIE (Paris) »

sur ce lien :

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BENJAMIN SCHOOS & LES LOVED DRONES
Concert “THE TANGIBLE EFFECT OF LOVE”

Vendredi 28 mars 2014 à la Maroquinerie (Paris) :


Dix mois après l’historique concert spécial “39° de fièvre” aux côtés de Marie France (1), les Loved Drones — alias Les Fantômes, ex-Phantom — reviennent sur scène à Paris.

Parole de Freaksville DingoFan addict : “The Tangible Effect Of Love” (2012) des Loved Drones est l’opus le plus étrange et bizarre de Freaksville. Musicalement, il est très difficile d’accès. C’est sans aucun doute le CD le plus invendable (à un large public) de cet hyper créatif label belge.

Il s’agit d’instrumentaux psychédéliques, planants et cosmiques, avec toutefois l’esprit allumé freaksvillien. Benjamin Schoos et, en invités, Emmanuelle Parrenin (“Cosmic Memories”, où elle joue aussi de la harpe) ainsi qu’un certain Rockhausen y posent des voix de-ci de-là.

D’une certaine façon, “The Tangible Effect…” est l’antithèse de la pétaradante et dynamique “Femme plastique” (2010) du même groupe. L’unique chanson de ce précédent album se rapprochant de “The Tangible…” est “Erotoman”. Ce titre préfigure l’ambiance expérimentale de musiques de films oniriques et vaporeux, distillée au long des huit plages de “The Tangible…”.

Ce 28 mars, Benjamin Schoos et son équipe présentent pour la première fois à Paris en live ce disque conceptuel. Il s’agit d’une première partie dans le cadre d’une soirée organisée par le magazine papier et le site “Gonzaï”, en prélude à Turzi et The Telescopes. Aussi, les Belges azimutés ne jouent que trente-cinq minutes. Soit cinq morceaux, de 20h20 à 20h55.

Benjamin Schoos, Jampur Fraize, Marc Wathieu (guitares), Pascal “Scalp” Schyns (basse), Chris Cerri (orgue) et Jérôme Danthinne (batterie) démarrent le set par “The Hindenburg Omen”. Et là, ouf de soulagement : les Freaksville Men n’ont pas viré hippies babacools. Ils jouent ce titre dans une version beaucoup plus rageuse et intense que celle du disque. Avec les guitares nettement plus en avant. Celles-ci, sur le CD, sont mixées (hormis le son cristallin d’une six-cordes à la fin de la chanson) sensiblement en arrière-plan, au profit des Fender Rhodes et claviers.

« Merci !, dit Benjamin. Nous sommes les Loved Drones, de Belgique. La prochaine s’intitule “Red City”. C’est un hommage à “Madchester” (Manchester). »

“Red City” suivi de “Romantic Giallo” : ces morceaux dégagent eux aussi sur scène un son beaucoup plus rock, compact, efficace, nerveux. Les guitares prédominent. Elles sont l’élément majeur de ces interprétations live.

Chris Cerri, au clavier, y ajoutent les éléments sonores intersidéraux. Cela donne une sorte de spectre-magma carré rock’n’roll, hypnotique et hyper énergique. Ça n’a rien à voir avec une atmosphère rebutante de progressive music mollassonne et horripilante (2).

L’ambiance se fait plus calme et ralentie avec “Psychotic Educational Sex TV”, un space funk soul track. Le tempo, medium, est langoureux. Benjamin passe sa voix au vocoder. Sur la version studio, on y entend de la flûte traversière (jouée par Jean-François Hustin) mais heureusement pas en concert. Ce titre est dans la même veine que la chanson “Elle ou moi” (sur l’album “Kiss” de Marie France & Les Fantômes, 2012).

La chanson “Cosmic Memories”, agrémentée sa phrase gimmick « Souvenirs métaphysiques de notre existence cosmique », est agréable. C’est une sorte de bande son pour la rêverie et l’onirisme. Mais le meilleur moment de cette composition reste le final de sa relecture scénique : pendant trois ou quatre minutes, des guitares hargneuses, mordantes, carrées, et une rythmique appuyée.

“The Tangible Effect Of Love” en live : ou quand nos héros belges de Freaksville s’aventurent sur les terres du Cosmic Space Rock. Avec un max’ de patate, à bloc, et plein de sons de guitares.

François Guibert
(19 avril 2014)

(1) : le samedi 18 mai 2013 au Réservoir (Paris).

(2) : car oui, le style musical qui donne des envies d’énervement, qui procure malgré soi des sentiments de haine, de stress et des ondes négatives, ce n’est pas par exemple le punk mais le rock (et la pop) progressif. Un calvaire sonore. Une atrocité découverte et subie en live sous le nom de Joy As A Toy, le 11 février 2011 à L’International (Paris).

Les breaks étaient incessants. Les musiciens se regardaient et s’écoutaient jouer entre eux. Aucun plaisir à écouter leur musique prétentieuse, sans queue ni tête. Un traumatisme interminable, qui a duré cinquante exténuantes minutes. 



De façon incongrue et hors sujet, cet affreux groupe belge de progressive pop, Joy As A Toy, ouvrait ce soir-là pour Miam Monster Miam & les Loved Drones. Ces derniers ont ensuite présenté un set rock’n’roll puissant et éclatant avec les chansons de leur album “Femme plastique”. Aucun lien artistique du tout entre les deux formations.



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Nouvelle page spéciale

« Compte rendu détaillé du concert “The Tangible Effect Of Love”)

de BENJAMIN SCHOOS & THE LOVED DRONES feat. BERTRAND BURGALAT

le 20 septembre 2014 à LA BOULE NOIRE (Paris) »


en ligne sur ce lien à copier-coller :
http://lachanteusemariefrance.fr.gd/BENJAMIN-SCHOOS-et-les-LOVED-DRONES--k1-album--g-THE-TANGIBLE-EFFECT-OF-LOVE-g--k2--feat-.--BERTRAND-BURGALAT-le-20-septembre-2014-a-LA-BOULE-NOIRE--k1-Paris-k2---d--compte-rendu-.-.htm


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Concert “THE TANGIBLE EFFECT OF LOVE”

de BENJAMIN SCHOOS & THE LOVED DRONES

featuring BERTRAND BURGALAT

le samedi 20 septembre 2014

à LA BOULE NOIRE (Paris) :


“The Tangible Effect Of Love” de The Loved Drones (2012) est l’album le plus déroutant et difficile d’accès du label Freaksville. Il peut rebuter et laisser à sa porte les auditeurs aimant le rock 1 2 3 4 uppercut et électrochoc.

Alors, ce n’est pas de la progressive music ramollo. Ce n’est pas non plus une ambiance comme dans le film insupportable et terrifiant “Pink Floyd: Live At Pompeii”. Mais quand même, le disque réunit des instrumentaux de pop seventies planante et éthérée, toutefois à tendance rocky. Et dans une option baba cool mais azimutée du vingt-et-unième siècle, même si étrange et ésotérique.

Les guitares ne sont pas mixées autant en avant que sur “Femme plastique”. Cet éclatant et solide album, paru en 2010, est la parfaite carte de visite 100 % représentative des Loved Drones.

En tout cas, qu’on ne s’inquiète pas : Benjamin Schoos, Marc Wathieu, Jampur Fraize (guitares), Pascal Schyns (basse) et Jérôme Danthinne (batterie) ne sont pas devenus subitement Les Yes ou Les Genesis dingobelges du système D.

Leurs prestations autour des compositions de “The Tangible…” à la Maroquinerie (28 mars 2014) et ce soir à la Boule Noire le confirment.

Comme par magie, en concert, toute cette atmosphère psychédélique à rallonge s’évapore. Il s’agit bien des mêmes morceaux, mélangés à des passages d’impros. Mais dans leur transposition live, ils ont une fière allure énergique. Et un son rock’n’roll carré. Exactement comme lors des concerts “Femme plastique” (2011).

Les trois six-cordes électriques, à fond, sont mises très en avant. Pas de manière bourrine, non : juste dynamiques, simples, premier degré.

Ce soir au synthétiseur : Bertrand Burgalat, invité d’honneur french pop. Ou quand les Freaks’ men rencontrent le Tricatel sound.

La veille, à partir de l’écoute du CD (ou de l’enregistrement de la répétition des Loved Drones trois jours avant à Liège ?), il a mis en place ses propres idées. Il a imaginé des arrangements sonores personnels qu’il joue avec son instrument, autour de ces morceaux.

Il les a répétés avec le groupe lors de la balance à la Boule Noire, quelques heures avant le concert. Et cela fonctionne. Tout en étant au centre de la scène, il est au même niveau sonore que chacun des autres musiciens. Les guitares sont même (très) légèrement plus en avant dans la sonorisation.

Exemple parmi tant d’autres de la réactivité zébulonesque et de la fraternité créative de Freaksville : l’après-midi même, Benjamin Schoos a rencontré Rémy Bousseau (saxophone ténor, flûte traversière), via un de leurs amis communs (le violoncelliste Jean-François Assy).

Eh bien, hop, le soir, cela roule OK : à l’invitation de Benjamin, Rémy monte sur scène à deux reprises. Ainsi, durant “Red City”, il improvise une douce mélopée à la flûte traversière. Elle est similaire à la trame déroulée par l’orgue sur la version studio. Et sur les deux derniers morceaux, il envoie des sons de sax entre free jazz et funk style.

Les costumes de scène sont des sortes de tenues masculines à la Belphégor (mais sans possibilité pour le public d’apercevoir ne serait-ce que leurs yeux). Ces habits de moines inquiétants et dangereux, avec capuches, ont été créés par le collectif Sauvage Sauvage en 2011 pour le clip “Charleroi 2035” de Miam Monster Miam.

Durant les cinquante minutes du concert, ils garderont ce déguisement. Quitte à crever de chaud à l’intérieur, sous les spotlights (aux teintes assez sombres, d’ailleurs). En quelque sorte, “39 de fièvre” (clin d’œil) sous la chaleur des projecteurs. Et peut-être aussi, du coup, ne sont-ils pas totalement libres de leurs mouvements, engoncés dans ces habits-concepts.

On devine et comprend l’idée de départ de Benjamin Schoos, mégafan de science-fiction : reproduire en live l’atmosphère mystérieuse du vidéoclip “Charleroi 2035”. Apparaître telle une secte surréaliste pop musicale, futuriste et imaginaire, etc. Comme s’ils étaient figurants dans un film de Dario Argento ou de Mario Bava.

Et aussi permettre au public, face à des musiciens qui se mettent ainsi en total retrait visuel, de mieux se concentrer sur la musique. Oui, sauf que là : on peut tout autant — et même mieux, en fait, car ces tenues perturbent — apprécier les morceaux lorsqu’on voit de visu les personnes qui les interprètent.

Les musiciens Freaksville ont de sacrées chouettes tronches. Ils ressemblent à des personnages-héros malins et débrouillards de bandes dessinées. Aussi il faut justement qu’ils se montrent en pleine lumière, comme ils l’ont toujours fait (hormis ce soir).

Il faut qu’on voit leurs visages, leurs yeux, leurs expressions lorsqu’ils jouent, sourient, se regardent les uns les autres, ou en direction du public.

Or, ces toges marrons à capuchon empêchent qu’un lien réel et instantané se crée entre le groupe et les spectateurs venus assister à leur prestation. Cela crée une barrière psychologique, une sorte de frustration visuelle.

Par contre, sur le plan musical, les Loved Drones délivrent leur potion électrique comme ils savent le faire : “Romantic Giallo”, “The Hindenburg Omen”, “Red City”, “Cosmic Memories”, “Charleroi 2035”. Une musique rocky spatiale, cosmique, qui pulse.

Comme de bien entendu, dans le cadre de cette soirée organisée par “Le nouvel an belge”, “Charleroi 2035” clôture le set. C’est le seul morceau entièrement chanté (extrait de “Femme plastique”), avec des paroles (hormis quelques mots ici ou là, comme sur “Red City”).

Sous sa cagoule, Benjamin met en avant son tempérament de showman, bougeant (autant que faire se peut) dans tous les sens, s’agenouillant, se remettant debout : « Tous avec moi : “Cha-Cha-Cha-Charleroi” ! », etc.

Benjamin & les Loved Drones forment une bande solide, soudée et compacte. Ils s’adaptent facilement et rapidement à diverses formules ou thématiques, d’un concert à l’autre : électriques, acoustiques, rock roll, kraut rock (avec Damo Suzuki durant une heure d’impro à Liège le 7 octobre 2012), chanson (les sets “China Man Vs China Girl” de Benjamin, etc.).

Durant ces cinquante minutes, on retrouve pile poil l’état d’esprit sonore et musical qu’ont les Loved lorsqu’ils jouent sous le nom Les Fantômes (ex-Phantom) aux côtés de Marie France.

Depuis le 20 décembre 2006 (date de leur rencontre scénique au Klub à Paris), ils sont pour Marie France des musiciens irremplaçables. 100 % sur la même longueur d’ondes qu’elle, ils lui correspondent parfaitement.

Dans son répertoire électrique survolté, ils sont aussi fondamentaux que le sont (et le seront toujours) Vincent Palmer, Jean-William Thoury et Dynamite Yan (l’épopée “39 de fièvre”).

François Guibert
(2 novembre 2014)

© Photos : Clément Boulland


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