GUIBERT FRANCOIS Admin
Messages : 1032 Date d'inscription : 12/07/2008 Age : 51 Localisation : “Chez Moi À Paris”
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GUIBERT FRANCOIS Admin
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| Sujet: Re: MARIE FRANCE & PHANTOM 08/09/2008 Réservoir à Paris : compte-rendu Mar 9 Sep - 12:56 | |
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| Sujet: Re: MARIE FRANCE & PHANTOM 08/09/2008 Réservoir à Paris : compte-rendu Ven 12 Sep - 13:36 | |
| Des photos sur ce lien : http://lachanteusemariefrance.fr.gd/MARIE-FRANCE-au-Reservoir-a-Paris-le-8-septembre-2008-.-.htm
PHANTOM FEATURING MARIE FRANCE (& JACQUES DUVALL) 08/09/2008 Le Réservoir à Paris :
Au Réservoir pendant cinquante minutes, la Reine Électrisante du rock’n’roll, du cabaret et du music-hall a de nouveau livré un show torride, brillant, énergique, émouvant, sauvage, excitant et chargé en adrénaline.
MARIE FRANCE est la showwoman par excellence. À chacun de ses concerts, que ce soit en formule acoustique (avec les pianistes Christophe Cravero ou François Sabin et la violoncelliste Valentine Duteil) ou électrique (avec PHANTOM), tous les spectateurs et spectatrices sont fascinés et captivés par elle. Par ce qu’elle dégage — charismatique à fond, même en dehors de scène —, et par la façon dont elle interprète ses chansons magiques (les ballades comme ses rocks les plus terribles).
Maître loyal du groupe PHANTOM, âme joyeusement dingo azimutée du label FREAKSVILLE, le talentueux guitariste BENJAMIN SCHOOS était resté en Belgique. Pour mieux se consacrer aux mille et un préparatifs du spectacle “JACQUES DUVALL INVITE DU BEAU MONDE !”, qui aura lieu le 27 septembre au Forum de Liège.
MARC MORGAN (qui a participé à l’enregistrement de l’album “PHANTOM FEATURING MARIE FRANCE”) le remplaçait donc à la guitare, avec brio, punch et en complément parfait du dessinateur JAMPUR FRAIZE (déjà présent sur scène lors du concert à la Flèche d’Or le 30 mai dernier). Ce dernier (« celui qui a fait la pochette un peu mystérieuse de mon CD », a dit MARIE FRANCE lorsqu’elle a présenté au public ses musiciens) jouait lui aussi de la guitare. À la basse, PASCAL “SCALP” SCHYNS ; et à la batterie, GEOFFROY DEGAND, infaillible section rythmique du combo PHANTOM.
Pendant l’instrumental carré énergique “MARIE FRANCE FROM PARIS”, la vraie miss France a descendu l’escalier (situé au fond, à l’opposé de la scène) qui mène des loges à la salle. Les lumières s’éclairent alors sur elle.
La Fille Électrique au Coeur d’Or était en tunique noire made in © Rick Owens, judicieusement échancrée en haut comme en bas (telle une Édith Piaf punky trash sous influence Wanda Jackson). Elle arborait sa coiffure la plus d’enfer. C’est-à-dire les cheveux mi-lâchés mi-choucroutés (contrairement à la Flèche d’Or le 30 mai ou à la Foire de Paris le 1er mai, où elle arborait une perruque orangée coiffée à la Louise Brooks), façon star de cinéma des années 60. C’est plus mieux comme ça car cela fait ressortir encore plus son côté CatWoman Killeuse glamour !
Elle a enjambé le bar et marché dessus. Le regard brillant, le sourire rieur, la démarche assurée malgré des chaussures à talons, elle a salué le bras en l’air le public enthousiaste, venu spécialement pour elle. Puis elle est arrivée sur scène tandis que les quatre PHANTOM terminaient le générique “MARIE FRANCE FROM PARIS”.
Et c’était parti pour de bon : “LES NANAS”, au tempo medium et aux guitares blues rocky fifties, est la première chanson du set. Pour celles et ceux qui n’auraient pas capté l’humour subtil et le féminisme évident de ce texte à deux facettes écrit par JACQUES DUVALL (comme toutes les chansons qu’elle a interprété ce soir-là, sauf “ON SE VOIT SE VOIR”), elle a précisé : « C’est un clin d’oeil, bien sûr ! Je m’entends très bien avec les filles. »
« C’est la première chanson que m’a écrite JACQUES DUVALL quand j’étais punkette. C’était il y a longtemps… », dit-elle avec une réelle nostalgie dans le regard. « … “DÉRÉGLÉE” ! » Derrière elle, JAMPUR, MARC, PASCAL et GEOFFROY y vont à fond non pas dans le speed rock indansable mais dans un r’n’r puissant, solide, rageur, tout comme l’est également la voix gouailleuse, aiguë et claire de notre MARIE. « Je suis gentille, méchaaante ! Gentille, méchante ! Gentille, méchaaante ! Gentille, méchante ! »
Avant “QUE SONT-ILS DEVENUS”, JACQUES DUVALL est arrivé tranquillos du fond de la scène. Il s’est installé devant un pied de micro. D’un ton bonhomme et facétieux, il a dit à MARIE FRANCE : « J’ai fait une entrée moins spectaculaire que toi. » Et l’Amazone Parisienne Number One de lâcher avec humour et dérision, de façon complice et entendue, à son auteur de prédilection : « Il y a intérêt ! ».
Sur ce titre, JACQUES faisait le chœur en reprenant avec sa voix grave le leitmotiv « Que sont-ils dev’nus ? Que sont-ils dev’nus ? ». Durant le deuxième couplet de cette chanson, MARIE FRANCE a eu un trou de mémoire (pas grave du tout pour nous, le public) dans l’énumération des personnages historiques, avant de retomber sur ses pattes dès le refrain. Même si elle n’en montrait rien, on sentait qu’elle “pestait” à l’intérieur pendant quelques secondes contre elle-même.
Car comme à chaque fois qu’elle se produit sur scène, MARIE a le sens de la perfection. Elle veut présenter non pas (et surtout pas) un spectacle irréprochable (au sens “lisse” du terme), mais un show vivant et dynamique, fait avec précision et grand soin, tout en prêtant énormément d’attention aux réactions des spectatrices et spectateurs, jouant ou rebondissant avec celles-ci.
« Si je faisais du chant lyrique, est-ce que vous me suiveriez ? », a-t-elle lancé à un moment. (« Ouiiiiiii !!! », a répondu le public) Perso, je n’ai aucune attirance pour le lyrique et/ou l’opéra. Msais c’est clair que si c’était MARIE FRANCE s’y essayait, ça sonnerait d’enfer et j’aimerais autant que lorsqu’elle du rock, du punk, de la chanson des années 30 ou 60, vu qu’elle sait tout faire génialement.
JAMPUR FRAIZE et MARC MORGAN ont délivré sur la ballade romantique et mélancolique “BLEU” des guitares plus rugueuses, plus garage que la version studio. Mais celle-ci est par ailleurs toute aussi super top, dotée d’un son pop’n’roll scintillant quasi-acoustique (dans l’esprit de “BARBIE”, la chanson de LIO sur l’album “POP MODEL” de 1986) et du violon additionnel de HENRI GRAETZ.
Après la nonchalante et relax cavalcade western surf rockab’ “LE CHAGRIN ET L’AMOUR”, MARIE dit : « Maintenant, une petite surprise pour une amie qui est dans la salle et dont c’est l’anniversaire aujourd’hui. » À la manière vocale de Marilyn Monroe qui avait souhaité devant des milliers de gens dans les sixties devant un micro un chouette anniv’ à son bon ami mister President Kennedy, elle entonne a cappella l’air « Happy Birthday to you, happy birthday to you / Happy birthday to you Fabienne, happy birthday to you » Puis le groupe la rejoint en musique pour en faire une version rythmée et électrique d’une minute, au tempo rock, façon “DÉRÉGLÉE”. « Bien sûr, Fabienne, la prochaine chanson, elle est pour toi ! »
Il s’agit de “MA PUCE”, alter ego de “CRACHER MA BILE”. Ces deux titres ont la même folie et solidité musicale (tout en étant différents et pas sur le même tempo). Ils permettent, durant quatre minutes (fois deux), à la Chanteuse Magique d’endosser avec humour et pep’s de manière fort convaincante le rôle d’une guerrière de l’amour, une Cruella sans pitié et revancharde.
À plusieurs reprises, elle s’est avancée au tout devant de la scène (même si, de toute façon, le Réservoir étant un petit lieu, on la voyait de très près pendant tout le set). Pour chanter juste à dix centimètres de nous, les (heureux) spectacteurs du premier rang. Elle l’a fait notamment sur “CRACHER MA BILE”. Perso, j’ai été désigné du doigt (et en me souriant) par cette sacrée joueuse pile poil lorsqu’elle a chanté les vers : « Tu n’es qu’un scélérat et de la pire engeance / Mais je n’m’abaisserai pas à ruminer vengance » Ça le faisait à fond, j’étais aux anges !
« Pour vous, pour moi, pour nous, pour les amoureux : “MÉNAGE À TROIS” ! » Cette ballade aux guitares Shadows/Elvis early sixties (genre “LITTLE SISTER”) est la deuxième ode au narcissisme (« il y a moi, il y a mon ombre et mon reflet dans l’miroir ») chantée par MARIE FRANCE, après “JE NE ME QUITTERAI JAMAIS” (1983, toujours avec DUVALL aux textes).
« J’ai décidé d’arrêter. Je ne continue plus, c’est comme ça, je m’arrête là », déclare (pour de faux) MARIE pour présenter “J’ARRÊTE”, le morceau le plus punk trash de son répertoire. Tout en ayant une diction et un timbre de voix révoltés et énervés pendant ces quatre minutes, elle garde néanmoins toute sa classe naturelle de Grande Dame Rebelle Féérique.
« La prochaine chanson, je vais l’interpréter en allant parmi vous. » Accompagnée uniquement de la caisse claire de GEOFFROY DEGAND, elle interprète “MARIE FRANÇOISE SE SUICIDE” dans une version identique du CD 2008 (elle-même enregistrée façon live), Le texte de cette nouvelle version, remanié par son auteur originel (el maestro DUVALL) est plus en phase avec l’attractive Frangine qu’est MARIE FRANCE de la décennie 2000. L’original de 1977 semblait destiné à être chanté par MARIE FRANCE bien sûr mais version lolita destroy (même si l’état d’esprit des deux versions est le même — mais quand même il y a des différences subtiles).
« “Une autre !” ? Vous en voulez une autre ? Oui mais laquelle ? » Plusieurs réponses fusent, mais un « “ON SE VOIT SE VOIR !” » s’entend plus que les autres. Et la Chanteuse, quinze secondes plus tard, de reprendre a cappella dans un silence de façon bouleversante le premier couplet et le refrain de cette chanson qui « résume complètement la rencontre entre elle et le public à chaque concert ».
« On refait “DÉRÉGLÉE” ? Comme ça, ça va nous remettre d’aplomb. » Et c’est parti pour une seconde rafale de ce titre totalement culte chez les monomaniaques obsessionnels des vinyles punk garage francophone de la fin 70s.
Puis MARIE FRANCE présente à nouveau DUVALL, qui revient sur les planches. Le parolier fou punk chantant interprète avec une grosse voix (mais non forcée ni caricaturale ni surjouée, une voix du style « je viens de m’échapper de l’asile », 100 % crédible dans le déroulement du texte de…) “IL DOIT Y AVOIR UN TRUC”. Il enchaîne cette histoire imaginaire mi-gore comique de psychopathe mi-tragico-burlesque ensanglantée (1) à sa suite informelle intitulée “C’EST PAS POSSIBLE”. Ces deux parties étant reliés par un monologue sans musique de quelques phrases : « Le juge m’a dit : “Tu vas finir en prison ton existence de nocif”. Ils ont refermé sur moi la porte. » (puis donc le texte « … Pour quitter cette cellule, il doit y avoir un truc (etc.) ») Cerise sur le gâteau, pendant vingt secondes, MARIE FRANCE revient derrière le JACQUES se déhancher comme le “Diable en personne” !
Prochaine étape parisienne : PHANTOM FEATURING MARIE FRANCE le jeudi 9 octobre à La Mécanique Ondulatoire à 20h.
Dans la salle, il y avait Jean-William Thoury, les guitaristes Yann Leker, André Margail et Yan Péchin ; Jean-François Coen, Laurent Sinclair, Bambi, Fifi Chachnil, Elli Medeiros, Simone Tassimot, Isabelle Mendelson, le journaliste qui avait interviewé Marie France au journal télévisé de France 3 Île-de-France le 31 mai 2008, Frédéric Taddei & Claire Nebout, Armelle de “Caméra Café”, Laurent Spielvogel, Marc Le Gall, Céline, Jean Louis, Nat & Flo (les sisters rocks de Meudon fans de Bijou), Enzo “Love 15”, Fred F, Fabrice et une scotchante “sosie” d’Héléna Noguerra.
(1) : extraite de son album “HANTISES” (2006), sur lequel il la chante de manière plus calme et posée. | |
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